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DEVANLAY

Devanlay, qui compte deux importantes usine à Troyes est actuellement le plus grand employeur privé de Troyes et de l'Aube (1 150 salariés). Source Jorge D'HULST, l'Est-Eclair du 11/07/2001

Rappel historique, 1998 : Le Groupe helvétique Maus Frères Holding a pris le contrôle de Devanlay


Article de presse en citation complète :
Un crocodile dans le lac Léman. Devanlay, fabricant de Lacoste, se vend en Suisse.

  Le groupe Devanlay, l'un des rares fleurons du textile français et fabricant des célèbres vêtements Lacoste, va être cédé à la société Maus, un groupe familial suisse de distribution spécialisée. Le vieux patron de Devanlay, Léon Cligman, âgé de 77 ans, a, au terme de quatre ans de recherche, trouvé une solution pour assurer sa succession. Il s'est entendu avec les actionnaires historiques (familles Lévy, Salomon et Spira) et les banques (Société Générale et BNP), également présentes dans le groupe, pour céder 88,24% du capital.
La transaction valorise l'entreprise à 2,9 milliards. Un jackpot pour Léon Cligman, qui partagera néanmoins avec les autres actionnaires. Cet émigré juif russe, arrivé très jeune en France après avoir fui les pogroms dans les années 20, s'est constitué au fil des ans un véritable empire du textile (Newman, Yves Saint-Laurent, etc.). En 1975, son beau-père, Pierre Lévy, l'un des fondateurs du groupe Devanlay dans les années 30, lui confie la présidence de ce géant de la maille, alors en pleine déroute financière. Grâce à une donation à l'Etat de la collection de 2 000 oeuvres d'art de sa belle-famille, Léon Cligman parvient à effacer toutes les dettes.
Trois ans plus tard, Devanlay renoue avec les bénéfices et devient l'une des rares sociétés françaises prospères dans son secteur malgré la concurrence des pays à bas salaire. Installé entre l'Aube, la Marne et la Haute-Marne, Devanlay fabrique les vêtements de la marque Lacoste mais aussi des sous-vêtements féminins et masculins de marque (Scandale, Coup de Coeur, Jil, Orly") ou pour la grande distribution.
Devanlay affichait l'an dernier un chiffre d'affaires de deux milliards de francs et ses profits devraient largement dépasser les 113 millions de francs affichés en 1996..
Le partenariat entre Devanlay et Lacoste remonte à 1933 avec l'accord entre le champion de tennis René Lacoste, et le bonnetier André Gillier (à l'origine de la marque Jil). Lacoste produit aujourd'hui plus de 25 millions d'articles par an, dont six millions de chemises. Devanlay, qui détient 35% de Lacoste, a renouvelé avec la société un accord valable jusqu'en 2012, lui concédant le droit de fabriquer les vêtements Lacoste dans le monde entier. Le groupe détient aussi des droits de distribution sur ces vêtements en France et en Amérique du nord. Cet accord est une des clés du deal entre Cligman et Maus.
Devanlay passe donc sous la coupe d'une famille suisse. Celle-ci gère des magasins spécialisés dans la grande distribution, le sport, le jean, le disque, la restauration, l'électroménager ou le bricolage. Pour les Maus, le rachat de Devanlay a un goût de retour aux sources. Ils avaient longtemps possédé le Printemps, avant de le céder, en 1991, à un certain François Pinault.
Article paru le 19/03/1998 dans Libération