Les Trinitaires à Troyes
Les Trinitaires s’établirent à Troyes hors des fortifications en 1260, sous la protection de Thibaud V, quelques décennies après leur installation à Neuville sur Seine et Courteron. La communauté était constituée de sept Mathurins, implantés au faubourg de Preize, au nord de la ville, sur un emplacement occupé précédemment par les Cordeliers. Thibaud V les dota de quelques revenus.
Lors des guerres de Religion, plus précisément pendant la Ligue, en 1590, le couvent fut rasé sur ordre du comte de Saint-Pol, afin d’assurer la défense de Troyes. Les Mathurins s’installèrent alors dans l’Hôpital de la Trinité (l’Hôtel Mauroy) avec la charge d’instruire les enfants. Cependant les Frères s’accommodèrent mal de la vie intra muros et demandèrent à s’implanter en dehors des murailles, arguant l’air contagieux qui régnait dans cet hôtel. En 1594, ils obtinrent le droit d’occuper le prieuré Saint-Jacques, hors des murs de la ville, dans les faubourgs Saint-Jacques
à l’est de la ville, conservant la charge de l’instruction des enfants.
Ce prieuré, relevant auparavant de l’ordre de Cluny, connut de profondes transformations au XVIIIe siècle. En effet, en 1735, du fait de la vétusté des lieux, le prieur de La Manière demandait au général de l’ordre l’autorisation de reconstruire les bâtiments. Il faut attendre 1775, sous le prieur Mauche, pour que cette reconstruction devienne effective. L’architecte, Brongniart, oublia les règles de simplicité et de dépouillement pour l’édification des nouveaux bâtiments. Le nouveau prieuré fut achevé en 1783, mais les Frères ne purent en profiter que quelques années. En effet, confisqué à la Révolution comme bien national, il fut revendu en 1790. En 1795, il devint manufacture de toiles peintes à la mode des « indiennes ». Au début du XIXe, une filature de laine s’y était installée, vendue en 1824 pour se transformer en atelier de sparterie (fabrication de tapis, brosses...). En 1879, la propriété redevient une filature de laine pour laisser la place en 1884 à une chocolaterie. Les bâtiments sont définitivement détruits par des bombardements aériens en juin 1940.
Sources : LES TRINITAIRES DANS L’AUBE par Jean Murard, conférence donnée à Bar-sur-Seine le 1er juin 2001
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